La nouvelle genèse

24/03/2014 22:37

« Gni-choye », c’est à peu près ce que Myriam entendit. Elle se retourna, surprise de percevoir une présence dans son dos alors qu’elle se croyait seule. Et elle la vit, cette chose hideuse qui détala aussitôt. Cet être avait certainement eu aussi peur qu’elle, car si les canons de la beauté étaient pour lui ceux de son physique, il était évident que la femme ne faisait pas du tout partie de son idéal. Il était un peu plus grand qu’elle mais n’avait pas de cou ; la tête était de la largeur du corps, percée de deux énormes yeux globuleux et d’une bouche ronde qui s’ouvrait et se fermait verticalement. Apparemment dépourvue de nez et d’oreilles, le crâne avait le dessus plat garni d’écailles rouges. Du tronc cylindrique partaient quatre bras ; les deux du haut avaient la finesse et la souplesse des lianes, contrairement aux deux autres, rattachés au milieu du tronc, plus trapus et plus courts. Des mains avec quatre longs doigts terminaient les grands bras, des sortes de pinces de crabe pour les plus petits. L’être se tenait debout sur deux jambes assez courtes, dont les pieds au talon proéminent se recroquevillaient pour assurer l’équilibre. La peau était lisse et mat, de couleur bleu nuit.

Il était tout aussi nu que Myriam. Le temps anormalement chaud s’y prêtait, et de plus ils ne craignaient ni l’un ni l’autre les regards indiscrets, ils se croyaient les seuls êtres vivants sur Terre.

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