L’envie de Mandarine

Le cœur battant, elle ouvrit sa fenêtre. Comme chaque matin, elle la vit sur le balcon de l’immeuble d’en face. Mandarine se trouvait toujours dans la même position. La position du Lotus. Joyce aimait la regarder et au fil du temps, c’était devenu un besoin. Elle savait qu’à sept heures trente, chaque jour, elle la verrait, immobile, sur son tapis de mousse, les mains ouvertes, posées sur ses cuisses, le dos droit, le regard relié à l’infini. ‘’Mandarine’’, elle ne connaissait que son prénom, Joyce l’avait entendu un jour alors qu’une voix forte venant du fin-fond de l’appartement avait appelé Mandarine. Elle aurait aimé en savoir plus sur cette jolie fille rousse, elle aurait aimé entrer en contact avec elle. Elle aurait aimé l’aimer ; son éducation rigide pourtant le lui interdisait.